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1999

"Guerre de l’eau" à Cochabamba

Article créé le 12 janvier 2015, dernière mise à jour 12 janvier 2015


Voir en ligne : La « guerre de l’eau » à Cochabamba (partage des eaux, septembre 2009)

De 1999 à 2001, dans la ville de Cochabamba en Bolivie, puis dans tout le pays, a eu lieu ce que de nombreux auteurs et journalistes ont appelé la "Guerre de l’eau  ".

En octobre 1999, une loi est édictée en Bolivie, visant à mettre fin à la gestion communautaire de l’eau   dans ce pays et confier tous les pouvoirs de répartition des privatisations à un "superintendant" national chargé de réaliser la privatisation de l’eau  .
A Cochabamba, Aguas del Tunari, une filiale de la compagnie américaine Bechtel, obtient un monopole de captation et de diffusion. Le plan d’aménagement envisagé par l’entreprise va faire augmenter les tarifs, portant la part des dépenses en eau   jusqu’à 25% du revenu mensuel.

Dès novembre 1999, des groupes de paysans et travailleurs s’organisent, sous le nom de la Coordinadora de Defensa del Agua y de la Vida (Coordinadora). Le 11 janvier 2000, la Coordinadora met en place un blockus des routes et des rues. Après 4 jours, un accord provisoire est conclu avec le gouvernement pour réviser la loi. Mais face au refus de baisser les tarifs, la Coordinadora lance un mouvement de résistance civile.

Les 4 et 5 février 2000, des affrontements éclatent avec la police, et font plusieurs dizaines de blessés. À partir de ce moment, l’affrontement prend une dimension globale ; la presse internationale est alertée ; des activistes nord-américains lancent en appui aux manifestants une campagne de pression sur Bechtel et sur les autorités boliviennes. Les manifestations et les blocages de routes s’étendent à tout le pays, jusqu’à ce que le président Hugo Banzer déclare l’état de siège le 8 avril. À Cochabamba même, cette date marque le début de 3 jours d’affrontements violents entre la police et les manifestants, qui entraînent la mort d’un jeune homme de 17 ans, Víctor Hugo Daza, tué d’une balle dans la tête par un officier de l’armée bolivienne. Les employés d’Aguas de Turani sont alors évacués de la ville.

Finalement, le 10 avril, le gouvernement bolivien cède et signe avec la Coordinadora un accord incluant la fin du contrat de cession, la promesse d’abroger la loi en question, et la libération des émeutiers détenus. La gestion du service de l’eau   fut rendue à la SEMAPA, la compagnie publique qui l’assurait précédemment, mais l’accord signé garantit un contrôle citoyen plus étroit de sa gestion.

Sources :

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