Résumé |
Les paysages sont en constante évolution. Leur caractère dynamique résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ; qu’ils soient urbains, périurbains, agricoles, forestiers ou encore montagneux.
Les cantons ont actuellement trois manières d’aborder cette question. Elaborer eux-mêmes une stratégie paysagère cantonale, mettre en place l’outil Conception paysagère cantonale CPC nouvellement crée en 2015 par la Confédération, ou différer la réflexion dans un avenir prochain.
Fort de notre expérience au sein de la Conception paysagère genevoise où cette problématique a été abordée, nous avons voulu approfondir le sujet au niveau national. Une vaste enquête de terrain a alors été menée d’été 2019 à automne 2019 afin de comprendre les politiques paysagères à l’œuvre. Trois experts nationaux référents ont été rencontrés, un mapping des stratégies paysagère fédérale auprès des vingt-six cantons a été réalisé à l’aide des sites internet, neuf porte-paroles cantonaux ont été interviewés, sept fiches cantonales ont été créées. Le tout dans l’optique de comprendre et d’analyser, selon six critères issus des entrevues, le contexte d’implantation des stratégies et politiques paysagères cantonales, de déceler les orientations respectives et de déterminer les variables explicatives de la mise en place d’une Conception paysagère cantonale.
Les résultats nous montrent que le vent est favorable pour une prise en compte nationale de la protection, de la gestion et du développement des paysages. La conception paysagère cantonale cristallise cet élan en étant son porte-étendard et les stratégies paysagères historiques continuent d’évoluer indépendamment. Il existe toutefois des nuages comme la jeunesse de la CPC et la position de force des instruments territoriaux de référence (LAT et PDC). Dès lors, la CPC aura-t-elle réussi son pari d’ici 25-50 ans ? Les futures générations vivront-elles dans des paysages de qualité, respectueux de l’histoire de l’Homme et de son milieu ? C’est maintenant que les orientations des cantons déterminent la réponse.
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