Fiche détaillée Master

Mémoire N° - Orientation 106
aucune
Auteur FLAURAUD, EMMANUELLE
Titre LA CONFIANCE, UN OUTIL DE FABRIQUE DE L’ESPACE PUBLIC ? Entre entraide et développement du pouvoir d’agir
Thématique & formation Bachelor en Sciences Politiques, Université de Lausanne
Résumé L’Histoire de l’espace public nous livre à une reconversion radicale du principe de Publicité. Si l’on en croit la littérature, le comportement public aurait évolué au fil du temps. Il serait aujourd’hui une question d’observation passive et non plus caractérisé par l’agir ou le fait de rendre publique sa raison. L’injonction permanente à la visibilité, caractéristique de nos sociétés occidentales contemporaines, nous mènerait au paroxysme de ce mouvement. Elle viendrait achever le public en le stigmatisant lui-même dans des espaces dédiés davantage aux consommateurs qu’au public, où l’apparence est désormais érigée en valeur suprême. Dans l’espace public, la vision se substituerait dès lors à la parole, érigeant plus que jamais le visible comme source fondamentale de connaissance. Mais l’injonction à la mobilité aurait aussi pour effet une perte de liens entre les êtres humains. Dès les années 1960, une nouvelle forme de représentation de la société émerge, celle d’une société en réseau, dont sont exclus ceux qui perdent les liens qui les rattachaient aux autres. Ceci coïncide avec la notion d’inclusion – et son pendant l’exclusion – dans la production de la ville. Ces notions invisibiliseraient dès lors les inégalités de classes, alors que les villes contemporaines produiraient toujours plus d’inégalités. Mais comment les personnes qui pratiquent dans le domaine de l’urbanisme peuvent-elles répondre à cette problématique ? Alors que l’imposition croissante de lois hétéronomes dans la production de l’espace public viendrait effacer la main de l’urbaniste de sa conception - mais aussi diluer sa responsabilité envers les espaces produits - la standardisation des processus s’attaquerait également aux démarches participatives qui foisonnent aujourd’hui. Elles s’éloigneraient souvent du noble dessein d’une émancipation sociale et politique pour y substituer l’instrumentalisation de la parole des usagers, au risque de redoubler les phénomènes d’exclusion au nom de la paix sociale. L’échelle de la personne, jugée à priori comme forcément individualiste, contreviendrait à la définition de l’intérêt collectif, sans pour autant que les êtres humains aient davantage de pouvoir sur ce qui est réellement important pour eux. Pourtant, selon l’approche du développement du pouvoir d’agir, développer le pouvoir d’agir personnel contribue au bien-être collectif, et donc à l’avènement d’une société plus juste. Ce travail tente donc de réconcilier deux facettes de l’espace public par la mise en place d’un dispositif dans un passage sous-voie à Versoix (canton de Genève) : les espaces publics comme lieu de circulation et l’espace public comme espace de reconnaissance. À cheval entre la méthodologie de la recherche-création et l’approche du développement du pouvoir d’agir, l’identification des contraintes à l’avènement d’une société plus juste touchant à l’espace public a contribué, en creux, à la création d’un dispositif : le Fil de la Confiance. Alors que l’expression du rêve vise à se distancier du système de normes actuelles ainsi que des conditions matérielles de l’existence ; l’échange de coups de mains a pour ambition de susciter l’entraide et de révéler une composante invisible mais pourtant fondamentale et nécessaire pour agir dans l’espace public : la confiance. Mais alors, dans quelle mesure la mise en place d’un dispositif dans l’espace public peut-elle contribuer au pouvoir d’agir ?
Summary The History of the Public Space leads us to a radical reconversion of the principle of Publicity, the condition of being public. According to the literature, public behaviour has evolved over time. Today, it would be a question of passive observation and no longer characterised by acting or making one's reason public. The permanent injunction to visibility, characteristic of our contemporary Western societies, would lead us to the paroxysm of this movement. It would complete the death of public life by stigmatising the public itself in spaces dedicated more to consumers than to the public, where appearance is now the supreme value. In the public space, vision would then replace speech, establishing more than ever the visible as a fundamental source of knowledge. But the injunction to mobility would also result in a loss of links between human beings. From the 1960, a new form of representation of society emerged, that of a network society, from which those who lose the links that linked them to others are excluded. This coincides with the notion of inclusion - and its counterpart exclusion - in the production of the city. These notions would therefore make class inequalities invisible, while contemporary cities would produce more and more inequalities. But how can those who practice in the field of urban planning respond to this problem? While the increasing imposition of heteronomous laws in the production of public space would erase the planner's hand in its design - but also dilute his responsibility for the spaces produced - the standardisation of processes would also tackle the participatory approaches which abound today. They would often move away from the noble goal of social and political emancipation and replace it with the instrumentalisation of the voice of the users, at the risk of increasing the phenomena of exclusion in the name of social peace. The scale of the individual, judged a priori as necessarily individualistic, would contravene the definition of the collective interest, without giving human beings more power over what is really important to them. Yet, according to the approach of the développement du pouvoir d’agir, developing personal empowerment contributes to collective well-being, and thus to the development of a fairer society. This work therefore attempts to reconcile two facets of public space by setting up a device in an underpass in Versoix (Canton of Geneva): public spaces as a place of circulation and public space as a space of recognition. Straddling between the methodology of research-creation and the approach of the développement du pouvoir d’agir, the identification of the constraints to the advent of a fairer society affecting public space has contributed, in hollow, to the creation of a device: the Thread of Trust. While the expression of the dream aims at distancing itself from the current system of norms as well as from the material conditions of existence ; the exchange of hands aims at encouraging mutual help and revealing an invisible but nevertheless fundamental and necessary component for acting in the public space: trust. But then, to what extent can the setting up of a device in the public space contribute to the power to act ?
Volée 2018
Date et heure soutenance 14-01-2020 16:30
Salle soutenance
Collation 142 pages, 3 figures
Remarque
Mot-clés pouvoir d’agir - espace public - confiance - justice spatiale - éthique - économie alternative - entraide - inégalités sociales
Cote bibliothèque
Stage organisme
Maître de stage
Projet recherche
Bourse
Terrain d'étude ou d'application Espace public dans un passage sous-voie à Versoix.
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Dernière
mise à jour
2021-04-08 15:28:39